Offerta di stage
Trasmettiamo la seguente offerta di stage:
Offre de stage
Offre proposée par : Université de Paris, LADYSS, UMR 7533
Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, CESCO
Titre :
Du sable, des algues et du plastique.
Les laisses de mer à l’épreuve de la « propreté »
Villes : Concarneau et Paris
Date de publication : 12 novembre 2019
Contexte :
Le stage s’inscrit dans le projet de recherche Plages vivantes (https://plagesvivantes.65mo.fr/), coordonné par le Muséum national d’Histoire naturelle et financé par la Fondation de France. Plages vivantes est un observatoire participatif de la biodiversité des hauts de plages dont l’objectif est de mieux comprendre et prédire les effets des changements globaux et locaux sur les socio-écosystèmes. Un pole de recherche en Humanités environnementales accompagne ce dispositif participatif et les recherches en écologie scientifique.
Le volet humanités environnementales du projet Plage Vivante porté par un groupe de chercheuses interdisciplinaires (anthropologie, sociologie, ethnobiologie, esthétiques environnementales et écologies), vise à comprendre et à caractériser les perceptions qu’ont les usagers et les acteurs du littoral sur cet habitat, mais également les freins et leviers qui influent la gestion du littoral. Le présent stage s’ancre plus précisément en esthétique environnementale avec des composantes en anthropologie de l’environnement et un travail de contextualisation historique.
Le stage s’inscrit dans la continuité de deux master réalisés en 2019, l’un portant sur les différentes gestions de la laisse de mer, et l’autre sur la patrimonialisation des plages avec des terrains réalisés dans la baie de Concarneau.
Stage :
D’importants enjeux socio-économiques, fonctionnels et patrimoniaux se concentrent sur l’étroite frange littorale des hauts de grève. Ces espaces à l’interface terre-mer représentent des zones de forte attractivité, avec une fréquentation crescendo depuis le 19ème siècle (populations locales et estivales, de passages ou résidentielles). Les modes d’appropriations affectifs, singuliers et collectifs, de ces lieux, de ces plages, de ces territoires du domaine public sont variés. Tous participent à des tissages culturels entre société et littoral, entre communautés d’être vivants marins, interrogeant ce que serait un héritage ou patrimoine situé au contact de l’agentivité de l’océan Atlantique. Atout majeur des communes littorales dans les stratégies de promotion touristique, ces écosystèmes sont largement publicisés et médiatisés à travers des fabriques de représentations visuelles, diffusées dans des espaces plus lointains, comme des espaces publics urbains.
Les laisses de mer, accumulations de débris d’origine naturelle bien souvent mélangées avec des déchets anthropiques, représentent également le marqueur de cette limite entre mer et terre, de cette hybridité entre biodiversité et anthropisation, et joue un rôle majeur dans la dynamique naturelle de la plage (Habitat d’intérêt communautaire 1210, INPN). À la base d’un réseau trophique, elles accueillent une forte biodiversité spécialisée dont certaines espèces sont dépendantes et participent de façon directe et indirecte à la stabilisation du trait de côte. Pourtant ces laisses de mer font l’objet d’une gestion spécifique, d’un « grand nettoyage » de plages, marquant en son langage la valorisation opposée de deux compartiments de l’écosystème : d’un côté le sable « à présenter » car précieux et recherché, et de l’autre les amas en décomposition des laisses de mer à évacuer. Confronter les représentations, valeurs et expériences situées de ces deux compartiments de l’écosystème – le sable et les laisses – est l’enjeu premier de ce stage.
Après avoir interrogé les acteurs de la gestion et de la patrimonialisation des plages en 2019, nous observons une diversité de perceptions dont les jugements de goût envers les laisses de mer sont particulièrement clivant. Le discours dominant qui tendait à penser que les laisses de mer sont mal perçues par l’ensemble des usagers du littoral en raison de l’image visu-olfactive s’effrite.
Dans un contexte de changements majeurs anthropiques, locaux et globaux (climatiques, pollutions, démographiques), c’est tout le fonctionnement de ce socio-écosystème qui peut être amené à changer dans les années à venir. Ainsi, identifier les freins majeurs à la préservation – tels que les perceptions et les imaginaires négatifs des laisses de mer et les individus qui les incarnent – permettra de cartographier plus finement les acteurs, leurs capacités et leurs orientations d’actions mais aussi ce qui lient affectivement les individus à un territoire, loin des images stéréotypées.
Missions :
Cartographie sensible des relations individuelles et collectives aux plages
- Collecter et analyser les images des plages disponibles sur plusieurs années en se focalisant sur les représentations picturales des musées de la région et des annonces publicitaires touristiques (ouverture du corpus à d’autres formes de publicisation possible).
- Réaliser une enquête qualitative approfondie sur les plages du site pilote Concarneau-Trégunc : conduite d’entretiens semi-dirigés, observations et spatialisation des usages, dispositifs de pratiques artistiques afin de décrire finement et poétiquement les plages. Ethnographie somatique si possible.
- Préciser contextuellement les facteurs déterminant la réification et la simplification des plages par les phénomènes d’anthropisations (artificialisation, domestication, publicisation, représentation etc…).
Contribuer à l’animation transversale du projet par la mise en discussion
des résultats au sein de l’équipe et auprès des partenaires de Plages Vivantes
Profil candidat.e :
Etudiant.e en Master 2 en mesure de mener des entretiens et de traiter des données qualitatives avec un intérêt marqué pour les dynamiques des territoires littoraux, les enjeux esthétiques et politiques.
Des compétences interdisciplinaires sont un plus, de même qu’une bonne culture naturaliste.
Voiture facilitant la réalisation des enquêtes. Cependant toute personne engagée dans une enquête post-pétrole est bienvenue (avec ou sans permis B), le terrain se prête à inventer une ethnographie hodologique où la marche (ou autres mobilités lentes) comme mode d’enquête donne accès à une expérience spatio-temporelle à même de décrire finement les lieux.
Indemnisation :
Stage indemnisé par la Fondation de France via le CESCO – Station de Concarneau du MNHN.
Conditions de travail :
Durée : 35 heures par semaine
Bureau : Le ou la stagiaire peut-être accueilli(e) à Concarneau (Station de biologie marine du Muséum national d’Histoire naturelle) pendant les 3 mois de l’enquête de terrain (voir toute la période). En dehors du terrain possibilité d’un bureau à l’Université de Paris ou d’un encadrement régulier sur Montpellier.
Encadrement :
Encadrante principale: Joanne Clavel, UMR 7533, LADYSS, Université de Paris.
Encadrante secondaire : Alix Levain, UMR Aménagement des Usages des Ressources et des Espaces marins et littoraux (AMURE-UMR 6308), CNRS. Institut Universitaire Européen de la Mer.
Collaborations étroites avec Christian Kerbiriou, Isabelle Le Viol MC Centre d’écologie et des Sciences de la conservation (CESCO-UMR7204), Muséum national d’Histoire naturelle. Station de biologie marine de Concarneau et Pauline Poisson, Ingénieure d’étude responsable projet Plages Vivantes.
Candidature :
Le dossier de candidature devra comporter :
– Un CV détaillé
– Une copie des relevés de notes de Master 1 et rapport de stage de M1
– Une lettre de motivation dans laquelle le/la candidat.e exposera son intérêt pour la thématique et en quoi sa formation et son parcours lui semblent appropriés à la réalisation de cette enquête à envoyer par courriel à : joanne.clavel@gmail.com
Les candidatures seront étudiées au fur et à mesure de leur réception. Date limite : 25 novembre 2019.